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Eglise Saint-Stanislas des Blagis

Eglise Saint-Stanislas des Blagis

Rédigé par Geneviève Papin, géographe, membre de Sceaux-Blagis, et publié sur ce blog avec son accord.

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NAISSANCE, APOGEE, EVOLUTION RECENTE D'UN QUARTIER DE SCEAUX

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Le quartier des Blagis est un quartier excentré au Nord de la ville de Sceaux*, mais c'est aussi un carrefour intercommunal entre quatre communes : Bagneux, Bourg la Reine, Fontenay aux Roses et Sceaux.Habiter aux Blagis est ressenti par les habitants des quatre communes comme un handicap social. Pourtant l'histoire de ce quartier est riche de vie communautaire. Qu'en est-il aujourd'hui ? Deux géographes de l'association Sceaux-les-Blagis vont essayer d'y répondre.

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Les Blagis : une croisée des chemins

Le lieu-dit des Blagis est né du croisement de chemins vicinaux. Notre quartier est niché au creux de deux versants d'une vallée occupée autrefois par "le Ru de la Fontaine du Moulin", ruisseau se jetant dans la Bièvre. Ce creux de vallon est un axe de circulation aisée d'Ouest en Est car la vallée est à un fond plat. La départementale 74, l'emprunte sous le nom aujourd'hui d'avenue Jean Perrin et l'avenue de Bourg-la-Reine. mais de chaque côté de cette vallée les versants sont abrupts. C'est particulièrement sensible si on utilise un vélo pour rejoindre les coeurs de Fontenay, Bagneux ou Sceaux.

Cette topographie explique l'isolement de ce quartier et l'originalité de son évolution.

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I - L'héritage agricole est lié au relief de la vallée

Le nom "les Blagis" viendrait de Bleigiz, nom donné à une terre appartenant à une abbaye au Moyen-âge. Après la Révolution les paysans vont s'approprier les terres et les mettre en culture.

- Les zones marécageuses du Ru de la Fontaine du Moulin sont consacrées à l'élevage bovins (d'où le nom de "carrefour des Mouillboeufs") et aux plantations d'arbres qui donnent encore leurs noms à la "rue des Aulnes" et à la "rue des Bas-Coudraies" **(les coudraies est le nom donné aux plantations de noisetiers).

- Les coteaux de Bagneux exposés plein-sud sont encore clairsemés de vignes. Il reste quelques traces de cette activité dans "la Fête des Vendanges" organisée chaque année par Bagneux.

- L'autre versant, moins ensoleillé est consacré aux arbres fruitiers.

(Des cerisiers fleurissent encore dans les jardins des pavillons de la rue du Docteur Roux. A l'occasion du repas de rue de Juin 2010 nous avons dégusté des cerises toujours excellentes.)

- Au fond de la vallée, un espace humide, réservé aux prairies et aux forêts n'a pas été morcelé. Cette parcelle, "Le parc des Bas-Coudraies" a été acheté par la caisse des dépôts et consignations comme réserve foncière. Le parc de la résidence hérite de très beaux espaces verts aujourd'hui classés.

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II - L'arrivée du chemin de fer

En 1846, sous la Monarchie de Juillet, les Blagis constituent un terrain d'expérimentation pour le premier chemin de fer. La compagnie des chemins de fer d'Orléans expérimente les pentes des coteaux de Bagneux pour connaître la résistance aux virages des wagons***. Une voie ferrée est construite sur les pentes de Bagneux jusqu'au Jardin de la Ménagerie à Sceaux. Le parcours de ce train "qui jouait à la toupie" laisse des traces dans l'orientation des rues Lakanal et du Lieutenant Jean Massé.

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C'est sos la Troisième République en 1893 que le tracé de la voie ferré est dévié à partir de Bourg-la-Reine. Les conséquence sont importantes pour le quartier de Sceaux.

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Des pavillons se développent à partir de la gare de Bourg-la-Reine le long de la rue des Blagis. Les pépinièristes et les maraichers apportent leurs récoltes à l'Arpajonnais, petit train à vapeur venant d'Arpajon livrant entre autres légumes, ces fameux haricots, destinés aux Halles de Paris.

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Le Lycée Lakanal est construit à cette époque sous l'impulsion de Jules Ferry, le ministre de l'instruction publique. Cet internat répond à une idéologie : "la culture et la nature" mais accueille également les élèves de santé fragile. Les familles, grâce au train de Bourg-la-Reine, peuvent rendre visite aux pensionnaires en fin de semaine.

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A la fin du XIXème siècle le quartier des Blagis est encore essentiellement rural, l'urbanisation s'accélère à partir de 1890.

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III - La campagne des Blagis s'urbanise à partir de 1890

En 1910 l'action du notaire et entrepreneur Renaudin est déterminante. Il achète des lotissements à l'Ouest des Bas Coudraies et y fait construire 17 pavillons confortables pour ses ouvriers "méritants". Ces lotissements accueillent les premiers habitants des Blagis qui seront 100 habitants en 1910.

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C'est grâce à la construction d'une église imposante dans le cadre des "Chantiers du Cardinal" que le quartier prend forme loin des centres villes. La cloche résonne sur les quatre communes et donne au carrefour des Blagis un aspect de village. Ces ouvriers modestes, nouvellement implantés aux Blagis, souvent peu religieux, attirent l'attention de l'Abbé Callon, ancien élève du Collège Stanislas. Il crée à côté de l'église un presbytère, un dispensaire et une école privée. L'inauguration de l'église Saint Stanislas se fait sous le Front Populaire en Mai 1936. L'église a compensé les défaillances administratives des quatre communes environnantes et a créé des liens sociaux solides entre ces habitants souvent déracinés.

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(suite et fin dans l'article suivant - notes encore à rédiger)
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